Aimer le porno

Oui c’est la base. Parce que oui pour bien doubler un film porno, c’est mieux de ne pas mettre ses mains devant ses yeux pendant que les images défilent en répétant « mon dieu, mon dieu, Marie-Cécile… » Parce qu’on double rarement bien du premier coup. Donc il faudra revoir la scène. Et revoir la scène.

Avoir un bel organe

Ok, on pourrait très bien regarder ces films sans le son dans l’absolu, mais n’empêche, il y a des voix qui passent et d’autres non. Fermez les yeux (enfin pas là maintenant, lisez d’abord la suite) et imaginez la voix de Nelson Monfort dans un porno. Ayé ? Non ça ne marche pas.

Ne pas avoir fait le cours Florent

Vu que les scénarii sont souvent un peu justes, c’est important de mal jouer pour rester dans le ton. Ne cherchez surtout pas à dénoter avec un texte qui tout d’un coup aurait sa place dans un vrai film. On ne s’est pas fait chier à créer des histoires ultra-light pour voir des gens baiser pour se faire emmerder par le premier doubleur venu. Sachez rester à votre place.

Etre capable de courir 3-4 kilomètres juste avant pour avoir l'air essouflé

Le mieux c’est de vous mettre en retard et d’aller au taff en courant. Si vous pouvez charger votre sac à dos de grosses pierres aussi, ça devrait aider. Entre les prises faites des pompes. Ne vous arrêtez jamais.

Maitriser l'allemand...

C’est important si vous vous spécialisez dans un certain type de porn. Vous me direz généralement ils ont des cagoules zippées donc on ne comprend pas trop mais c’est histoire d’avoir une ligne de plus sur votre CV. Et puis même, l’Allemand c’est plus utile qu’on ne le croit au quotidien.

. ...et/ou l'accent du sud

On vous demandera parfois de « régionaliser » un peu vos doublages. Pour ça l’accent du sud est le plus efficace, surtout si vous avez à doubler un porn mettant en scènes des membres des forces de l’ordre.

Être prêt à expliquer son boulot à sa mère.

Il n’y a pas de soucis à être acteur porno, encore moins à doubler du porn. Sauf que tout le monde n’est pas de cet avis, surtout dans les générations moins « ouvertes » que les nôtres. Essayez d’amener le sujet à table un dimanche, en expliquant d’abord que vous êtes « dans le cinéma » puis « dans le doublage » puis « dans le doublage de gens nus ».

Faire des exercices de diction avec les mots oh et oui.

Tous les matins devant votre miroir, commencez à vous échauffer en répétant toute une gamme progressive de « OH » à « AH » puis, une fois que vous êtes bien chaud, passez au « OUI » d’abord murmuré dans les graves puis de plus en plus fort. Vous êtes prêts, ça tourne, à vous.

S'entraîner à parler pendant que quelqu'un joue du saxophone

Le vrai problème des débutants, tous les pro vous le diront, c’est de composer avec le saxophone qui est clairement votre principal concurrent. N’essayez pas de le couvrir mais ne vous laissez pas noyer par les vibes de l’instrument à vent. Domptez-le. Ne faites qu’un avec lui.

S'entraîner à doubler des personnes dont on ne voit pas du tout la bouche

Difficulté ultime, vous ne verrez pas toujours très bien la bouche de la personne que vous doublez, parfois elle sera obstruée, parfois totalement invisible, et vous devrez quand même être là, assurer quoi qu’il arrive, parce que c’est votre mission, votre devoir.